(..) les gens sont parfois victimes d’incendie, tout comme les immeubles. Sous la tension produite par la vie dans notre monde complexe leurs ressources internes en viennent à se consumer comme sous l’action des flammes, ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou moins intacte. Herbert J. Freudenberger (psychanalyste)
Burnout met en jeu l’Évaluée et l’Évaluateur, tous deux engagés dans la préparation d’un entretien annuel d’évaluation. L’une, jeune cadre dynamique, espère que cette étape lui permettra de gravir les échelons. L’autre, évaluateur en ressources humaines, pense se sauver définitivement de la crise professionnelle et personnelle qu’il a traversée quelques années auparavant.
Dépourvu de détails intimes et privés sur leur vie, le texte d’Alexandra Badea livre des personnages archétypaux piégés dans leurs névroses. Les mantras qu’ils ressassent, conditionnés par une société de plus en plus centrée sur l’efficacité et la performance, symbolisent la perte de sens. Passés au scanner, les clichés montrent des personnages réduits à leur squelette de travailleur et démontrent en quoi le burn-out peut bien être une maladie professionnelle mortelle.
Au plateau, deux figures géométriques – le rectangle et le cercle – sont pour les personnages les frontières tranchantes et envoûtantes derrière lesquelles la frénésie précédant l’épuisement vient se cogner. Les personnages ne sortent jamais du plateau, ces deux figures géométriques les renvoyant à l’enfermement des structures psychologiques et sociétales auxquelles ils sont assujettis.
Les dessins de Christophe Galleron, doubles des personnages, s’immiscent dans la mise en scène pour rendre vibrant l’incendie qui s’annonce. Pour rendre charnel ce que les personnages non seulement ne prononcent plus, mais pire ne voient ni n’entendent plus.
Texte : Alexandra Badea
Publiée et représentée par L’ARCHE, éditeur & agence théâtrale
L’équipe artistique
Mise en scène : Cécile Brochoire
Avec Pierre Laneyrie et Cécile Brochoire
Scénographie : Patrick Muzard
Création lumière : Pauline Granier ou Pierrick Fortoul
Réalisation graphique : Christophe Galleron
Production Cie Chabraque
Coproduction Théâtre La passerelle, scène nationale de Gap-Alpes du Sud ; Théâtre Fontblanche, Vitrolles
Soutiens Conseil départemental des Hautes-Alpes ; Ville de Gap. Accueil plateau Théâtre du Briançonnais, Scène conventionnée d’Intérêt National-Art en Territoire
Calendrier
18 et 19 novembre 2021 – Théâtre La passerelle, scène nationale de Gap et des Alpes du Sud
21 avril 2022 – Théâtre Antoine Vitez, Aix-en-Provence
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